Souvenirs.

D'un claquement de doigt la vieille femme alluma la bougie. C'était une des dernières choses que lui permettaient ses pouvoirs bien usés par le temps. Vieillir avait décidément beaucoup de défauts. Elle descendit de son lit, pris un livre aussi usé qu'elle et alla s’asseoir dans un fauteuil.

« 12 juin 608 : L’image de ma grande soeur qui agite un mouchoir rétrécit petit à petit jusqu’à ne devenir plus qu’un point. Ce voyage sera dur. Quitter ma seule famille et mes amis me coûte, heureusement que mon petit Bwakmar est la pour me remonter le moral. Mais depuis ma rencontre avec cet aventurier, qui me conta tant d’histoire sur Amakna et ses contrées, je ne peux m’empêcher d’y penser à chaque instant.
Mais c’est seulement aujourd’hui lorsque mon rêve se réalise enfin et que je pars pour ces pays merveilleux, que je doute...

Le doute, un sentiment affreux et bien étrange.

La côte n’est maintenant plus qu’une ombre sur la mer.


6 août 608 : Le capitaine n’est décidément pas un homme agréable. Je suis encore de corvée nettoyage.

1o septembre 608 : Cette nuit, nous sommes passé près d’une grande falaise. J’ai entraperçu ce qui me sembla être une statue de lapin. Aux cris que j’entendis, l’île semblait fort peu accueillante. J'ai serré très fort Bwakmar tout contre moi.

29 septembre 608 : La côte amaknienne est en vue !

3o septembre 608 : Nous accostons. Le port grouille de vie. Quel bonheur de toucher enfin la terre! Allez Bwakmar l'avenir nous appartient!

Un claquement sur l’épaule m’interrompt :
« Hep, tiens : prend ta paye et débarrasse moi le plancher ! »
D’un coup de pied au derrière, le capitaine clos mon voyage. J’ai besoin de repos. »

Dans la pièce sombre, la petite vieille inspire de grandes goulées d’air et une larme roule alors le long des ces rides jusqu’à se retrouver coincée dans ses lèvres, bloquées d’un sourire crispé.


(je vous ferai la suite semaine prochaine, j'ai de bonnes idées, enfin j'espère lol, mais faut que ça se mette en place)